lundi 25 avril 2011

Et de 3000 !


Sans le parc national de Krka, pres de Sibenik, en Croatie
passage des 3000 km, avec Erell, Serge, Eloi... et Alex, la jante maudite !

jeudi 14 avril 2011

Le Doge, Lavazza et les asperges blanches

A Badoere, il y avait la fete des asperges blanches. Mais on etait un mois trop tot. On a rate ça. Dommage... Pour se consoler, on est donc finalement allés voir Venise.



Venise en travaux, des echafaudages pleins les monuments, et des pubs pleins les echafaudages. On est heureux d'apprendre que Toyota sponsorie la refection du Pont des Soupirs tandis que Lavazza finance le ravalement de la bibliothèque Marciana. Bienvenue dans le monde de demain.




Venise, zero autos mais tout de meme quelques embouteillages sur le Grand Canal : gondoles, vaporeto, barques prives, canots taxis, vedettes de police, bateaux-travaux, barges utilitaires et peniches de livraison jouent aux bateaux tamponeuses.


Mais sinon, Venise, c'est tout de meme tres beau... et, y'a pas a dire, le vaporeto (le bateau-bus venitien), ça change du velo !
Demain matin direction Trieste, où l'on a rendez vous avec deux amis, Eloi et Erell, pour poursuivre l'aventure sur la cote croate...

dimanche 10 avril 2011

Les Dolomites, de cols en cols.

On nous avait beaucoup parlé des Dolomites, un massif montagneux du Nord-Est de l'Italie, caractérisé par des sommets en forme d'aiguilles. Nous n'en attendions pas autant ! Pour Thomas, ces paysages ont été le premier coup de coeur du voyage et pour Elise, les vraies premières sensations d'efforts physiques... Et oui, pour apprecier la région, il fallait prendre un peu de hauteur, et c'est ce que nous avons fait en passant 4 cols à plus de 2000 m d'altitude !
Voici un petit aperçu en image des paysages de la semaine... mais c'est encore mieux en réalité !

 5 avril, Soraga, Trentino.
Lever de soleil sur le massif de la Sella, dans les Dolomites.



 D'epingle en epingle, on s'eleve lentement...







 Bivouac a 1800m, entre le col de la Sella et le col de Gardena. Vue imprenable, et tranquilité assurée !







Valparola, Tre Croci, Cibiana... les cols se suivent et ne se ressemblent pas !

dimanche 3 avril 2011

Et de 2000 !

C'est l'heure de la visite technique...


Notre velo-velo quotidien...

Peu a peu, alors que les kilometres defilent et que les journees se succedent, on vient a organiser notre petite vie quotidienne de cyclo-voyageurs :

Les journees commencent si possible pas trop tard car, que l'on soit au bureau ou dans les champs, en rando ou a velo, c'est le matin que l'on est le plus efficaces ! Donc debout avec le soleil vers 7h lorsqu'on bivouaque (sans reveil tout de meme), ou debout en meme temps que nos hotes lorsque nous sommes accueillis...
La carte tourne tous les jours: un jour c'est l'un qui mene et qui gere l'orientation et l'itineraire... le lendemain c'est l'autre.
Thomas a revu l'organisation de ses sacoches, et s'est encore deleste de 3 kg (notamment en terminant le bouquin de Ken Follet entame a Paris...) qui ont ete renvoyes par colis a la famille...
Au cours de la journee, on s'arrete regulierement pour s'approvisionner dans les petits commerces, decouvrir les specialites du coin - comme cette fameuse bruscietta, qui nous tient depuis 3 jours deja !


Combien de kilometres par jour ? C'est la question recurrente, a laquelle nous n'avons pas de reponse definitive ! Disons, entre 40 km les jours vraiment cool (ou s'il y a une grosse ascension au programme), et plus de 100 km les jours ou on est vraiment obliges (en fonction de l'etape prevue le soir)... mais on essaie d'eviter les "journees de plus d'un siecle" !
 
 


Depuis notre arrivee en Suisse, sur le lac de Neufchatel, nous avons progresse de lac en lac : lac de Thun, lac de Brienzer, lac Majeur, lac de Lugano... ici le magnifique lac de Come, que nous avons traverse en bateau !


Le soir venu, la recherche du bivouac est une etape critique qui peut faire l'objet de longues discussions : la, ca va ? Suffisamment discret ? A l'abri, confortable ? Ou on continue ? Mais est-ce qu'on trouvera mieux plus tard ? Au final, c'est toujours le resultat d'un compromis discretion-confort / fatigue-envie de se poser...

Le montage de la tente, l'allumage du bruleur, la popote... on ne veut affecter personne a chacune de ces taches, alors on se relaie, on essaie de changer chaque jour.
Le choix de l'itineraire pour le lendemain, ou pour la semaine a venir, doit faire l'objet d'une longue concertation... En effet les mauvais choix peuvent etre tres regrettables, comme par exemple l'affreuse vallee de Sondrio que nous nous sommes tapes pendant une journee entiere, alors qu'en etudiant mieux l'itineraire et en discutant davantage nous aurions plus la contourner...

Lorsque nous avons acces a Internet, il y a la prise de contacts avec les etapes suivantes, qui prend pas mal de temps. Pareil, on essaie de se partager cette quasi "corvee" : nous utilisons trois sites Internet, Couch Surfing, Hospitality Club, et Warm Showers, qui nous permettent de contacter des gens qui habitent sur notre itineraire, et qui sont prets a nous accueillir gratuitement. Nous etions deja inscrits depuis longue date en Bretagne, et avons recu plusieurs voyageurs a la maison de cette maniere...

Les soirs ou nous sommes accueillis ainsi, nous en profitons pour nous doucher (ah que c'est bon !), faire un peu de lessive, et bien sur, surtout, profiter de ces rencontres plus riches les unes que les autres : Serena et Gabriel a Druogno, Urs et Therese pres de Ponte Tresa, Emmanuela et Georgio a cote de Trento... autant de personnes differentes, du coiffeur au docteur, de l'informaticien a la prof de yoga, avec un point commun : l'ouverture sur l'autre et sur le monde. Alors que tant d'autres nous auraient ferme leur porte...



A velo avec Gabriel et Serena, ou autour d'un far breton avec Emmanuela et Giorgio...
 

Une sorte de routine de l'extra-ordinaire qui prend forme ? Peut-etre, on espere pas, mais en tout cas on prend conscience que la reussite au quotidien d'une telle aventure repose sur un dosage subtil : il s'agit de marier dans les proportions adequates les ingredients suivants : spontaneite, audace, improvisation et reactivite, mais aussi preparation, organisation et anticipation.


Il va sans dire que la recette est propre a chacun, et que l'elaboration d'une recette de couple est un defi supplementaire... que nous relevons plutot bien pour l'instant !
 

La Lombardie, de la Revolution Francaise a la crise des subprimes...

En 1870, alors que s'achevait la guerre franco-prussienne qui fit perdre a la France l'Alsace et la Lorraine, nous franchissions le col d'Aprica, 1181m, apres une ascension eprouvante depuis notre bivouac dans un petit jardin public en bordure du bourg de San Giacomo.
Une petite heure plus tard, apres une longue et agreable descente (s'il n'y avait pas eu ce fichu vent de face), nous devorions a pleines dents notre casse-dale fait de salade, de bruscietta (un espece de saucisson de cheval, delicieux, une specialite de la vallee de Sondrio) et de pates au pesto, alors que l'humanite venait d'entrer dans le dernier siecle du millenaire.

Une fois repartis, c'est au milieu de la montee vers le col du Tonale que l'archiduc Francois Ferdinand, heritier du trone d'Autriche, etait assassine a Sarajevo.
La premiere guerre mondiale fut longue, tres longue, alors que le soleil baissait, que le relief s'elevait, et que les lacets de la route se resserraient... Mais une fois arrives au col, a 1880m de haut, l'armistice avait ete signee, et le monde traversait deja, apres un krach boursier historique, sa premiere crise financiere.


Collants, gants, sous-gants, sur-chaussures, cagoules... c'est bon, on est pares pour la descente !

Le lendemain, apres un sommeil reparateur, nous sommes redescendus dans la vallee de Vermiglio et les annees se succederent a une vitesse folle. Alors que les francais goutaient pour la premiere fois aux delices des conges payes, nous repassions sous les 1500 m d'altitude. La deuxieme guerre mondiale passa comme un eclair, a plus de 40 km/h de moyenne.

C'est bien connu: le premier jour, le bon Dieu crea la terre ; le deuxieme, la mer, les lacs et les rivieres ; le troisieme il crea les montagnes, et le quatrieme... les routes qui en descendent ! Yahoo !!

La montee suivante, dans le Val Meledrio, en direction du col de Campo Carlo Magno, allait nous faire traverser les annes folles, puis mai 68, en plein dans une epingle, et enfin, a l'arrivee au col, les deux chocs petroliers.

Ca en revanche, c'est tres courant en montagne aussi...
mais ce serait plutot une oeuvre du diable:
bouh, les terribles tunnels !

Il en fut ainsi de suite tout le jour jusqu'a ce que nous atteignions enfin Trento, apres une journee qui avait dure plus d'un siecle, et plus de 2011 km au compteur sur lequel Thomas avait les yeux rives depuis hier, a reviser ses cours d'histoire...

Un compteur qui indique la date ?? ...
ou quand les kilometres rattrapent le temps present...