mercredi 2 novembre 2011

Pouet-Pouet !

Voilà deux semaines que nous n'avons pas pédalé, nous sommes très impatients de retrouver nos petits vélos qui ont été acheminés par le train jusqu'à Chengdu. Petite appréhension avant d'arriver à la gare : sont-ils bien là ? Ont-ils été abîmés pendant le transport ? Heureusement, aucun bobo à signaler. Nous voilà donc parés à parcourir les campagnes chinoises.

Choisir sa route
Depuis le début du voyage, nous prenons beaucoup de plaisir à étaler nos grandes cartes routières, à rester des dizaines de minutes pour décrypter le relief, calculer les kilomètres, et choisir finalement notre route en s'aidant du guide de voyage et des bons conseils qu'on nous donne.. Ayant souvent les mêmes envies tous les deux, le choix se fait toujours assez rapidement.

Mais en Chine, c'est une autre histoire ! Le pays est tellement immense que de multiples itinéraires sont possibles. A Chengdu, nous passons donc de longues heures à retourner la carte dans tous les sens. Finalement, après de longues réflexions, nous décidons de partir plein Ouest, grimper sur les hauteurs des plateaux himalayens, et redescendre ensuite vers la région du Yunnan, puis le Laos.

Une fois cela décidé, nous apprenons que la route est peut être fermée aux étrangers. Une petite pêche aux informations sur internet et quelques coups de téléphone à des agences de voyage locales, nous voilà rassurés : la route est ré-ouverte. On espère avoir fait le bon choix !

Dans un concert de klaxons
C'est à Chengdu, ville de 4 millions d'habitants, que nous découvrons les joies de la circulation chinoise. Dans la plupart des rues, une voie est réservée aux innombrables deux-roues, mais on est pas tranquilles pour autant ! Chacun se concentre sur ce qu'il a devant lui, sans se préoccuper de ce qui se passe derrière... Autant vous dire que nous avons le droit à de magnifiques queues de poisson et refus de priorité.

Mais l'important en Chine, c'est d'avoir un klaxon très puissant, et de le faire entendre ! Le concert permanent de klaxons des pousse-pousse, des scooters, des taxis et des autobus nous tape sérieusement sur le système... Nous pensons y échapper en quittant la ville, mais que de naïveté ! Même sur les petites routes, les autocars et les poids lourds prennent toujours soin de nous avertir de leur arrivée imminente par une dizaine de coups de pouet-pouet à air comprimé à vous vriller les tympans...C'est décidé, on roule avec des bouchons dans les oreilles !

La ville à n'en plus finir...
La Chine, 15% de la population mondiale, se siffle chaque année la moitié du béton produit dans le monde. Durant les 40 heures de train séparant Shanghai de Chengdu, nous avons vu que tous les paysages urbains sont hérissés de grues qui travaillent à la construction de nouveaux immeubles, de nouveaux gratte-ciels. De la fenêtre de l'appartement où nous sommes logés à Chengdu, on peut compter pas moins de 60 grues ! Les villes poussent en tous sens.

Du haut de nos petits vélos, nous ne pouvons que continuer à observer ce développement urbain un peu fou : pendant plusieurs dizaines de kilomètres après Chengdu, l'habitat s’étend sans discontinuité et tout ce qui a attrait au passé est détruit.

Nous sommes impressionnés de voir que sur notre carte, le moindre petit point s’avère en fait être une ville de plus de 10 000 habitants. Dans les zones plus rurales, ce sont des usines qui sont implantées ça et là, laissant finalement très peu de place a l'agriculture. Mais comment ce pays arrive t-il à nourrir sa population ?

L'indifférence
De la Bretagne jusqu'au Kirghizstan, les gens ont toujours répondu à nos salutations par un geste de la main, un grand sourire, voire même parfois par une invitation à prendre le thé ou à venir discuter. Pour nous c’était quelque chose d'universel.

Ici, nous avons beau lancer un dynamique 'Ni Hao' (bonjour) et agiter la main aux gens que l'on croise sur le bord de la route, la plupart ne répondent pas et détournent le regard. Nous voilà bien déboussolés ! Nous nous rendons compte qu'ici nous ne suscitons ni intérêt, ni admiration. La curiosité des personnes nous a parfois fatigué, et voilà maintenant qu'elle nous manque cruellement.

La plupart des chinois que nous « rencontrons » croient que nous parlons couramment leur langue. Au restaurant, on nous tend systématiquement la carte en chinois, sans autre commentaire. Quand on essaie de faire une phrase, il n'y en pas un qui nous dirait "ah c'est bien, tu essaies d'apprendre le chinois !".

Histoire d'intonations
Pourtant, la langue chinoise sera, et de loin, la plus difficile que l'on ai rencontré. Chaque syllabe peut se prononcer de 4 manières différentes suivant l'intonation qu'on lui donne. Par exemple le mot 'xian' signifie 'délicieux' mais aussi 'trop salé'. Mieux vaut donc ne pas se tromper si l'on veut complimenter les cuisiniers (et il y a souvent de quoi, car même dans les plus petits boui-boui de bord de route, on se régale à tous les repas !)

Nous essayons quelques phrases mais elles ne sont que très rarement saisies. Plusieurs fois, des chinois ont à leur tour essayé de nous parler et voyant que nous ne comprenions pas du tout, ils nous l’écrivaient en chinois sur un bout de papier. Nous voilà bien avancés !

En effet, les chinois écrivent avec des idéogrammes. Un écolier commence à les apprendre à 5-6 ans mais ne peut lire des livres simples qu’après 4 ou 5 ans d'apprentissage : le temps d'avoir assimilé les 3 à 4000 principaux signes.

En tout cas cela nous fait beaucoup rigoler lorsque, arrivés à une intersection, nous essayons de retrouver la suite d’idéogrammes identique entre notre atlas routier chinois et les panneaux indicateurs : « Tu vois une arête de poison, suivi d'un autobus avec 3 antennes sur le toit puis un X avec des poils partout ? »


Avec la Chine, nous voilà donc au plein cœur de ce que peut réserver un voyage : la surprise de découvrir une culture complètement différente, d'essayer de la comprendre et de s'y acclimater.

Photos

Vous trouverez ici quelques photos de Chengdu (un temple taoïste, un temple bouddhiste, et... des pandas super mignons, enfermés dans un centre de reproduction en captivité), de Leshan (le grand Buddha de 71m, et un autre temple bouddhiste), puis de la route parcourue jusqu'à Kangding. Remarquez la veste bleue marine que portent les anciens, elle était distribuée partout en Chine sous le régime de Mao...

http://www.dropbox.com/gallery/22924853/2/PhotosBlog%20NE%20PAS%20SUPPRIMER/20111025-China2?h=de49b8


1er Novembre, à Sangri-La
Cet article, assez négatif, date d'il y a deux semaines. Depuis nous avons découvert une autre facette beaucoup plus séduisante de la Chine: des paysages préservés, de magnifiques monastères bouddhistes, des petites routes peu empruntées et surtout, une population tibétaine très souriante. Nous avons même été accueillis plusieurs fois dans des familles... Mais, gardons un peu de suspense : la suite au prochain article !

3 commentaires:

Am a dit…

Ah le doux son des klaxons....! Habituez-vous-y vite si je peux me permettre, car la Chine n'est pas vraiment une exception en Asie :)
Bonne continuation!
Bisous à vous 2,
Am

Jaja a dit…

hey, coucou, c'est novembre !!!! le mois qu'on préfère Elise hihihi.
la bise les craneurs !

Sergei a dit…

Salut les amis, c'est Serge de la Croatie

Je me demandais bien ou vous etiez rendu! En fait, je suis tout juste devant vous, je suis arrive a Dali aujourd'hui. 4 jours de route si on se presse, mais il y a tellement de belles choses a voir en chemin que c'est pas mal plus long. Peut-etre qu'on se recroise bientot.

A+