lundi 4 juillet 2011

L'autre dimension du voyage


De ville en ville, de village en village, nous avons ainsi déjà traversé plus de la moitié de la Turquie. Après avoir descendu la vallée phrygienne, nous avons goûté aux joies d'authentiques bains turcs a Afyonkarahishar, franchi le col de Bozdurmusbeli, longé les rives des lacs d'Egirdir et de Beysehir, visité le temple du soufisme de Mevlana à Konya, et sommes passes au pied du majestueux mont Hassan.


Au Sud d'Eskisehir, nous sillonons une vallee ponctuee d'anciennes habitations troglodytes de la civilisation
phrygienne (1000 ans av JC). Les reliefs ne sont pas sans nous rappeler les Dolomites italiennes...




Afyonkarahishar, une sympathique petite cite surplombée par une vieille
citadelle seljoukide perchée 200m au dessus de la ville...

La mosquée Ulu et
ses pilastres en bois

 Petite séance coupe-tifs a Afyon...


Les rencontres sont toujours aussi nombreuses, et nous nous attachons a les rendre plus riches. Notre niveau de turc progresse et, munis de notre mini-dico, nous arrivons maintenant à construire des phrases simples, et comprendre à peu près ce qu'on veut nous dire. Dans les villes, et parfois dans les villages, on rencontre aussi pas mal de turcs qui parlent anglais, voire français... On parle de l'islam, du foulard, de l'Europe, de la situation des jeunes...

Attablés chez Mustafa et sa mère, Güllahan.

 Güllahan porte le foulard toute la journée, même sans invités, et même la nuit, nous dit-elle...

Dans la medrese du village de Mahmut Köy, ou nous sommes hébergés, Zehra nous sert un the.


Au marche de Beysehir...


Pause dejeuner au bord de la route, en allant vers Konya. On y deguste de delicieux epis de mais cuits au feu de bois.

Une nouvelle dimension de notre petite aventure s'est révélée à nous. Au delà de la découverte de nouvelles contrées, de nouveaux paysages et de nouvelles cultures, il y a la rencontre avec nous mêmes. On sonde petit a petit nos propres limites. Oh, physiquement, pas de problème, les mollets suivent... Mais le moral passe par des hauts et des bas, et au fil des jours nous apprenons à composer avec. Comme une partie intégrante du périple.
Est-ce le fait de quitter le confort d'Istanbul, pour se replonger en mode « roots », sans savoir de quoi serait fait le lendemain ? De nouvelles rencontres tous les jours, c'est beau mais c'est fatigant : la langue et le dialogue interculturel requièrent motivation et concentration, alors que parfois, avec 80 km dans les pattes, on aimerait simplement se poser et bouquiner tranquillement...



Il suffit de pas grand chose, 30 km d'un morne paysage, ou des gamins qui se jettent sur nous en criant « Money money money », ou encore un accueil un peu moins chaleureux que d'habitude dans un village, pour qu'on remette en question le pourquoi du voyage.



Les grands espaces d'Anatolie se parcourent à coup de longues
échappées de 50 kilomètres, musique sur les oreilles...

Mais au détour d'un virage, le panorama splendide du lac d'Egirdir ou des cheminées de fée de Cappadoce, la chaleur de l'accueil d'un hôte de Couch Surfing, ou encore les discussions réconfortantes avec d'autres voyageurs au long cours croises sur notre route, ont suffi a nous regonfler a bloc, parés a affronter l'Anatolie orientale ! Merci a Emre, a Mike, a Huseyn, a Nat et Lolo, a Claire et Jean...

La valle d'Ihlara regorge d'anciennes eglises creusees dans la roche.


Sur les fresques, les yeux des saints ont ensuite été entaillés car l'islam interdit la représentation picturale d'âmes vivantes.

La cite souterraine de Guzelyurt



A 50 km de Nevsehir, le coeur de la Cappadoce n'est plus très loin...

Nous sommes aussi tout excités par la perspective de retrouver le frère d'Elise ! Luc arrive ce soir par avion à Kayseri, les bras charges de livres et de crêpes... Il va pédaler 3 semaines avec nous jusqu'au lac de Van, d'où nous devrions vous donner les prochaines nouvelles...
D'ici la portez vous bien, et merci pour toutes les nouvelles que nous recevons régulièrement et qui font bien chaud au cœur !

1 commentaire:

Fanch CORNIC a dit…

Coucou à vous 2,

C'est toujours aussi passionnant de prendre des nouvelles et de lire vos péripéties !! Et les photos ..... Waouh !!! Encore bravo pour ce beau périple que vous êtes en train de faire. N'empêche, c'est incroyable : pendant que le Tour de France va traverser la Bretagne, il y a deux bretons qui traverent le monde. La grande classe !!!
Plein de bon courgae à vous, et continuez à nous faire rêver !!!

Fañch CORNIC.