dimanche 3 avril 2011

La Lombardie, de la Revolution Francaise a la crise des subprimes...

En 1870, alors que s'achevait la guerre franco-prussienne qui fit perdre a la France l'Alsace et la Lorraine, nous franchissions le col d'Aprica, 1181m, apres une ascension eprouvante depuis notre bivouac dans un petit jardin public en bordure du bourg de San Giacomo.
Une petite heure plus tard, apres une longue et agreable descente (s'il n'y avait pas eu ce fichu vent de face), nous devorions a pleines dents notre casse-dale fait de salade, de bruscietta (un espece de saucisson de cheval, delicieux, une specialite de la vallee de Sondrio) et de pates au pesto, alors que l'humanite venait d'entrer dans le dernier siecle du millenaire.

Une fois repartis, c'est au milieu de la montee vers le col du Tonale que l'archiduc Francois Ferdinand, heritier du trone d'Autriche, etait assassine a Sarajevo.
La premiere guerre mondiale fut longue, tres longue, alors que le soleil baissait, que le relief s'elevait, et que les lacets de la route se resserraient... Mais une fois arrives au col, a 1880m de haut, l'armistice avait ete signee, et le monde traversait deja, apres un krach boursier historique, sa premiere crise financiere.


Collants, gants, sous-gants, sur-chaussures, cagoules... c'est bon, on est pares pour la descente !

Le lendemain, apres un sommeil reparateur, nous sommes redescendus dans la vallee de Vermiglio et les annees se succederent a une vitesse folle. Alors que les francais goutaient pour la premiere fois aux delices des conges payes, nous repassions sous les 1500 m d'altitude. La deuxieme guerre mondiale passa comme un eclair, a plus de 40 km/h de moyenne.

C'est bien connu: le premier jour, le bon Dieu crea la terre ; le deuxieme, la mer, les lacs et les rivieres ; le troisieme il crea les montagnes, et le quatrieme... les routes qui en descendent ! Yahoo !!

La montee suivante, dans le Val Meledrio, en direction du col de Campo Carlo Magno, allait nous faire traverser les annes folles, puis mai 68, en plein dans une epingle, et enfin, a l'arrivee au col, les deux chocs petroliers.

Ca en revanche, c'est tres courant en montagne aussi...
mais ce serait plutot une oeuvre du diable:
bouh, les terribles tunnels !

Il en fut ainsi de suite tout le jour jusqu'a ce que nous atteignions enfin Trento, apres une journee qui avait dure plus d'un siecle, et plus de 2011 km au compteur sur lequel Thomas avait les yeux rives depuis hier, a reviser ses cours d'histoire...

Un compteur qui indique la date ?? ...
ou quand les kilometres rattrapent le temps present...

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