lundi 2 mai 2011

En Croatie, le peloton s'agrandit !

A la gare centrale de Trieste, nous avons retrouve Eloi et Erell apres un trajet ferroviaire epuisant, tous charges de sacoches et de leurs velos demontes dans de grands sacs, de Guingamp a Paris Montparnasse, de Montparnasse a Bercy, de Bercy a Venezia Mestre et de Mestre a Trieste...
Nous leur reservions un accueil chaleureux sur le quai, deguises en touristes et en chantant l'air de "Ho fame vorrei mangiare banana", un fameux tube italiano-creole des annees 50, d'ailleurs recemment repris par un jeune groupe breton plein d'avenir !

Apres notre petite escale touristique a Venise, nous reprenons donc la route a quatre, pour passer successivement les frontieres slovenes et croates. Rouler a 4, c'est vraiment genial ! 

                                                                                                        

En Istrie, nous sommes accueillis chez Daniel, un flutiste americain qu'Elise avait rencontre en Irlande, qui travaille en Norvege et partage sa vie avec une croate, Lydia. Vive le multiculturalisme !

Lydia est directrice du musee etnographique de Pazin, dont elle nous ouvre les portes en ce lundi de fermeture. Un bon plan pour decouvrir l'histoire complexe de la peninsule istriene, parcourue de vagues d'emigrations successives.

En arrivant a Zminj, premier pepin technique serieux (ah, chouette, enfin un imprevu dit Thomas !) : la jante de la roue arriere de Buzuk se fend, un incident majeur qui nous incite a commander tout de suite deux nouvelles roues plus solides, en prevision d'une eventuelle rupture de l'autre jante (statistiquement probable). Elles nous seront normalement bientot livrees par DHL a Tirana, en Albanie.
En attendant ces robustes nouvelles roues, Elise roule deux jours sur la roue endommagee, puis nous rachetons a Zadar, grace a un tres gentil vendeur de velo, une nouvelle roue arriere temporaire, d'occasion, pour la modique somme de 100 kunas (15 euros). 


Notre descente de la Croatie est un agreable melange d'iles et de villes, de littoral et d'interieur des terres, de bateaux et de velo...

Apres l'Istrie, nous parcourons successivement les iles de Creš, Lošinj, puis Korčula : thym et romarin, figuiers et orangers, vignes et oliviers... et la mer, la somptueuse Adriatique d'un bleu saisissant qui vient lecher le pied de ces iles montagneuses. Car les iles croates, detrompez-vous, c'est tout sauf plat !

Dans ces paysages accidentes, et sur les sols secs et caillouteux, la recherche de bivouac se fait plus delicate. Surtout que maintenant, ce n'est plus une tente qu'il faut chercher a caser discretement et confortablement, mais deux !
Trois meme, depuis que nous avons rencontre Serge, ce sympathique quebecois-geometre-cyclo-voyageur de 27 ans, parti de Bruxelles il y a un mois, et en chemin pour l'Australie. Serge fait route avec nous depuis Mali Lošinj, ou nous l'avons croise en attendant le ferry pour Zadar.
Des cyclistes qui se croisent, c'est comme des animaux, commentera Elise par la suite : on s'apercoit, on se devisage en silence et on s'examine de haut en bas pour identifier le genre de velo, la marque des sacoches et le type de derailleur... Puis on essaie de deviner d'ou vient l'autre (allemand? americain?), jusqu'ou il voyage (Athenes ? Istambul ? Jerusalem ?) et en quelle langue lui dire bonjour...
Entre deux iles, nous traversons aussi de somptueuses villes : nous visitons successivement, plus ou moins rapidement, Zadar, Split, Šibenik, puis Dubrovnik, ou nous sommes arrives ce matin sous la pluie. Palais, eglises, et ruelles de marbre, toits de tuiles oranges... des villes chargees d'histoire, des rois croates jusqu'a la guerre d'independance en 1991, en passant par la domination par l'empire venetien qui en a beaucoup marque l'architecture et l'urbanisme.

Entre Zadar et Šibenik, une incursion dans l'interieur des terres nous permet d'eviter la route littorale tres frequentee et ses infrastructures touristiques, et de decouvrir un autre visage de la croatie : maisons en ruine, villages qui suintent la pauvrete, petits troupeaux de brebis au milieu des oliviers, gardees par des enfants en fripes ou des vieilles femmes en fichu noir... Contraste saisissant avec la cote, a quelques kilometres a peine de la...

Korcula
Une banane a Split !
Apres 2 semaines, nous voila donc arrives a Dubrovnik, la perle de l'Adriatique, ou nous faisons escale pour une nuit a l'auberge de jeunesse avant de repartir vers le Montenegro, l'Albanie, et la Macedoine. A suivre donc...

Aucun commentaire: